1461 jours...
Il y a 4 ans, jour pour jour, ma cadette m'avait initié à la tenue de ce blog ! Du sien, qu'elle a effacé dans la foulée, je n'ai rien eu le temps de découvrir sauf que l'on pouvait tenir une chronique au rythme que l'on souhaite, en y adjoignant des photos, des films, des musiques. Bref, un truc multimédias bien concret !
Je traversais une période difficile, j'avais fait des choix délicats, que je ne regrettais pas, mais qui me laissaient de grands vides. Et comme je n'avais personne en dehors de ma famille à qui je pouvais parler de tout, je décidais de le faire avec tout le monde et personne, dans l'incognito du web...
"Choisit bien ton pseudo, c'est important pour te faire reconnaître !" . 3 jours plus tard, j'avais arrêté mon projet : Parler de mon métier de façon positive et pour cela montrer qu'un paysan peut être heureux. Si je devais repartir à zéro, je le garderai ce nom qui est même passé dans la famille pour désigner une partie de moi-même... Au début, j'étais "fleur verte", évitant de parler des choses les moins marrantes de mon métier. De belles photos, des explications de ce qui allait bien, le tour était joué ! Mais un jour, la vraie vie allait s'immiscer dans ce lieu un peu secret : " Votre métier, ce n'est quand même pas quelques heures de tracteur et des promenades en moto pour voir les vaches !" Du coup, j'allais faire entrer mes problèmes dans cet espace. Difficile d'évoquer les échecs que constituent la mortalité animale par exemple... En novembre 2005, je pensais que les crises agricoles et sanitaires étaient derrière nous. J'étais loin d'imaginer le désarroi de 2008 puis de 2009, pire encore que l'ESB. Personne ici ne comprendrait que je me taise...
Car au fil du temps, le blog de PH perdit toute discrétion. La vraie vie le rattrapait. Mme PH, légitiment, eu égard à sa profession, mit des limites aux publications concernant PH à la maison ! J'en suis parfois un peu frustré, les écrits bien réels, restant au placard d'un coin du disque dur. Jusqu'où peut on aller ? Ce n'est pas simple, tout dépend des lecteurs et de l'usage qu'ils peuvent faire de quelques lignes sorties de leur contexte. Mais je dois reconnaître que finalement cela ne m'a pas créer de soucis réels.
Les premiers jours, sans publicité, je m'émerveillais d'avoir un ou deux lecteurs, tombés là par hasard. Puis certains se firent assidus : Une limousine, une bretonne, un normand... ( D'autres régions de vaches, sourire) ! Un peu plus tard, une blonde d' Aquitaine qui est d'ailleurs la seule rencontre de bloggeurs qui se soit réalisée dans la vraie vie. La petite communauté s'élargit ensuite, vers le Forez, Paris, Aix, Toulouse et bien d'autres horizons, même à l'autre bout de la terre comme la Guyanne, la réunion ou le canada. Il y a toujours de nouveaux venus, des retours, des absents... Comme toute communauté, elle vit ! Avec une naissance attendue toute la fin de cet été et la joie de découvrir un petit Axel, bébé parfait ! Il y a eu les moments d'extrême tristesse avec la disparition d'une lectrice dont j'aimais tout particulièrement l'écriture et les commentaires. Je pense très souvent à elle, je crois que j'aurai aimé la croiser un jour, mais le sort en a décidé autrement. La vraie vie qui continue...
Alors que retirer de ces 1133 billets publiés ? D'abord que je ne me lasse pas même si je manque quelques rendez vous pour cause de problèmes d'emploi du temps. Je vais même vous faire un aveu, je n'ai encore pas osé parler des choses vraiment importantes que j'aurais à dire sur ma vie ! Cette chronique suit un itinéraire complexe, comme si je devais passer par des étapes avant de livrer ici les pensées profondes sur mon métier par exemple. Il y 1461 jours, je savais que ce métier si spécial ne me laisserait pas souvent de page blanche. Et quand elles le sont, ce n'est pas qu'il n'y ait rien à dire, mais que la fatigue ou d'autres obligations me privent du temps nécessaire pour bien écrire.
Le temps; c'est là mon seul regret ! Je l'ai déjà écrit mais je le redis ce soir : Il faudrait avoir le temps d'écrire puis de relire , de corriger et de reprendre ! Mais cela n'est pas possible ou je n'y arrive pas. Flemme, paresse ou besoin de remplir des pages sur tout ou rien ? Peut être devrais je me contenter d'une publication par mois ? Mais je crois que j'aurai l'impression de sauter trop de sujets. Alors je vous assomme de lignes, surpris que vous ne vous découragiez pas ! Mais j'ai tellement besoin de cette rencontre, moi qui suit quasi tout le temps seul pour mon travail ! Quand je me sers mon APN ou mon camescope, c'est comme si vous étiez là, à côté de moi.
Voilà donc le 1134 è billet, pour vous dire simplement merci, merci d'être là !
A demain, peut être, pour continuer sur un bout de chemin...
(Un instant de septembre, un matin en allant voir les vaches ... Heureux PH)