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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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14 octobre 2014

4 ans de travail pour rien...

De retour ce soir, j'ai lu mes mails. Parmi ceux-ci, j'ai tout de suite repéré celui donnant les courbes du cours des animaux. Je l'ai ouvert en premier; La baisse continue. Pour plusieurs catégories, le prix payé aux éleveurs est revenu au niveau de celui de 2011 ! Entre les deux, les charges ont augmentées et les subventions ont baissé de plus de 20 % ! 

Nous n'avons aucune maîtrise d'aucun de ces 3 postes ! En fait, on peut juste agir partiellement.  On pourrait renoncer à des primes pour être un peu plus libre de labourer, et encore ? On peut choisir de ne pas investir dans des bâtiments ou du matériel. Mais on butte vite sur des problèmes, avec les obligations de mises aux normes ou les réparations du matériel dont le coût augmente de façon exponentielle... Sur les intrants, on subit complètement. Les quelques accès que je peux avoir aux créances dues par les éleveurs auprès des fournisseurs sont sans appel. Les situations de trésorerie sont catastrophiques !

Reste donc la seule piste de modifier le système de production pour le rendre plus économique ! Dans l'immédiat, il va se traduire  par une déflation et une décapitalisation dans l'élevage. En effet, si les 9% de baisse des subventions annoncés pour cette année se confirment, conjugués à la baisse des cours, bon nombre d'éleveurs n'auront pas d'autre solution que de vendre des vaches reproductrices pour combler le déficit financier et limiter les achats d'intrants. Une telle mutation, subie, non préparée et non contrôlée peut devenir une vraie catastrophe pour l'avenir. Le nombre de vêlages a diminué régulièrement depuis 4 ans. Aucun signal n'est envoyé pour redresser la situation, ni par le pouvoir politique complètement absent , ni par la filière viande, avide de gains immédiats et d'opportunités, incapable de se projeter dans l'avenir...

La situation des céréaliers est pire cette année. Le prix du blé payé aux producteurs a replongé après avoir explosé. Il est, lui aussi, à nouveau, bien en deçà des coûts de production. La possibilité de s'adapter en labourant un peu plus nous est donc fermée.

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Commentaires
A
Et dans la foulée , je suis allée lire "La France Agricole " sur le net , me disant que je ne comprenais rien et que ce devait être le prix du kilo , pas cher payé <br /> <br /> Et bien non , c'était bien le prix du veau !Et là , j'étais en colère pour vous tous , les éleveurs !!!
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A
En lisant le com de François , j'ai cru à une plaisanterie .Mais il a l'air sérieux .On se f...de vous et de votre travail !
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F
J'ai dû m'y reprendre à 2 fois (au moins...) en lisant ce matin dans la France Agricole que des veaux issus de laitières sont partis cette semaine au marché de Saint-Etienne pour....1 euro.<br /> <br /> Le problème est que pour qu'ils soient vendus, il faut qu'ils soient bouclés et que les boucles coûtent 2 fois le prix des veaux....<br /> <br /> Quelle folie!!
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A
Il faudra bien qu'un jour , on en discute en haut lieu de votre métier d'éleveurs .A-t-on déjà envisagé de payer la viande aux paysans à un prix convenable ?
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S
Sylvie, même topo ici, dans le 52, même prix.<br /> <br /> J'essaye dans la mesure du possible d'acheter de la viande en direct, mais il est évident que toutes les bêtes ne peuvent être écoulées par ce biais, surtout dans les régions productrices comme chez nous, ou le ratio vaches/habitant est affolant...
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