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Fin des récoltes...
Depuis que je ne fais plus de maïs, la fin de la moisson marque la fin des récoltes.
En garant la moissonneuse sous le hangar ce matin, j'avais un petit brin de tristesse. Bien sûr, cela marque la fin du stress des récoltes, cette année en particulier, puisque depuis le 14 juillet, il fallait être disponible pour les travaux, ceci quelque soit le jour et comme souvent, plutôt les week-end. C'est toujours pareil avec dame nature qui se moque des conventions humaines. Inutile de décider que tel ou tel jour on ne travaillera pas, elle suit son cours et malheur à ceux qui ne peuvent pas être disponibles ces jours-là. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai du mal à croire à une agriculture uniquement salariée sauf pour les pays sans protection sociale. Autant il est possible pour certains travaux de planifier à l'avance et de compenser par d'autres tâches. Autant je vois les choses difficiles pour d'autres. Que ce soit la période des récoltes, voir celle des semis, des années comme celles-ci, où les journées disponibles tombent les week-end, pas facile de respecter les conventions collectives. Pire, le reste du temps, il faut attendre et il n'y a pas toujours de travail possible, ou pour un seul conducteur quand il faut broyer les chardons par exemple. Pour les vêlages et les soins aux animaux l'hiver, c'est pire. Il est impossible de respecter des horaires codifiés et prévus à l'avance. C'est jour et nuit, 7 jours sur 7. Cela changera peut être avec les nouvelles techniques de surveillance qui appliquées à plusieurs élevages voisins permettront de libérer quelques journées de repos. Mais la base du temps de travail restera toujours aléatoire, surtout qu'il est économiquement impossible de rémunérer des temps d'attente.
Mais je m'égare, mon brin de tristesse est différent. Déjà, la durée des jours diminue, nous entrainant vers un automne qui arrivera dans quelques semaines. Oui, alors que la période va permettre de pouvoir enfin faire relâche et de ne plus travailler sous pression, elle marque en réalité le début du vrai automne. En effet, mon travail va maintenant consister à préparer l'hiver, en faisant l'entretien des parcelles, en semant pour l'année prochaine, en commençant de trier les animaux en fonction de leur destination future. La reproduction des vaches est jouée, les retours des vaches, suivant leur nombre, détermineront les sorties et la date de la fin des vêlages. Nous sommes donc au vrai changement d'année paysanne. Maintenant, je sais ce qui peut me manquer, ce qui est suffisant côté récolte. Les conditions d'élevage pour nourrir le troupeau pour les 9 mois à venir sont donc connues, à l'exception de la pluviométrie de l'automne qui conditionnera les repousses de fin d'année.
Voilà , pèle mêle le sentiment partagé qui m'anime aujourd'hui. La fatigue aidant, j'oscille entre soulagement et déjà nostalgie de l'été. Mais dans quelques jours, d'autres activités palpitantes viendront prendre la place et compenser ce sentiment que les belles journées sont derrière nous. J'ai un peu le blues de l'été qui signifie pour moi, exaltation de la récolte.Mais je serai vite heureux de retrouver une vie plus proche de celle de gens normaux. Les loisirs vont redevenir possibles... C'est pas mal non plus. Et j'espère que les 3 kg perdus ces dernières semaines le resteront. Le travail en sur-régime a du bon pour certaines choses...
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