Dame nature se fâche...
34°C ? ou 35°C ? à l'ombre hier après midi... Il avait bien essayé de pleuvoir vers midi, sans succès pour éteindre l'embrasement des températures. J'enrubanne des bottes pour des voisins qui ont pris peur, fort justement, avec les nuages de midi. Ils regrettent leur décision alors que le soleil plombe cet après midi. Mais il fallait sauver la récolte. Personne n'aurait parié un sou sur ce retour. Avec des si...
18 h 30, je suis revenu et j'ai attelé à nouveau le broyeur sur le tracteur. Je transpire comme un forcené, dans un tracteur transformé en étuve ou sauna, je ne sais. Des nuages montent très rapidement, déversant d'énormes gouttes. Je rentre mais il faut encore plus lourd qu'avant cette simili pluie. La douche n'y change rien.
22 h 30 ou 23 h... Nous dînons avec des amis sous une véranda du côté de Marmagne. Un orage monte dans la vallée du Mervrin. Nous taquinons un assureur qui est avec nous : " et s'il y avait de la grêle, cela te coûtera un max !" ^Quelques minutes plus tard, nous regrettons nos propos. Des grêlons cognent sur la véranda. Quelques uns mesurent 3 cm de diamètre!!! Cela ne dure pas trop heureusement. Lorsque nous sortons, je suis impressionné par la température de l'air qui ne s'est pas rafraîchie avec cette glace. Cela me rappelle le 12 juillet 1995, je raconterai un jour.
Minuit moins le quart : Nous sommes en voiture, chacun avec la sienne puisque Mme PH travaillait tard et ne pouvait repasser par la maison. Le ciel n'est qu'un feu d'articifice permanent tandis que nous roulons vers Etang. Sur la gauche, un orage derrière les massifs d'Uchon et de Dettey éclaire en quasi continu la montagne. Sur la droite, c'est un orage du côté de Luzy qui illumine Bibracte. Le spectacle est dantesque ! Je suis impressionné de tant de force et de beauté.
Minuit passé : Nous roulons au niveau de La Tagnière... J'ai remarqué des feuilles au sol vers le Vernois, signe que la grêle est passée par là. Il y a tant d'éclairs qu'il est impossible de situer les orages. La route est mouillée et j'ai mis le régulatur de vitesse, réglé à 94, soit 88 réels... Il se met à pleuvoir, je sens le vent agir de face sur la voiture. Nous dépassons la gare de La Tagnière et d'un seul coup, au niveau du moulin, l'enfer. En quelques mètres, on passe de quelques grêlons à un mur de glace. Cela cogne sur le toit , sur le pare-brise qui vibre lorsque je le touche. Je suis perdu sur la route, à 5 km/h. Les phares de Mme PH s'éloignent dans le rétroviseur, la grêle est trop épaisse, elle semble continuer à rouler. J'espère que les feux arrières de ma voiture la guide un peu. Je n'ai pas envie de m'arrêter, d'habitude les couloirs de grêle sont très courts. J'espère que nous allons vite en sortir. Il n'en est rien. Il y a une dizaine de centimètres de glace sur la route et cela glisse comme sur la neige. J'ai peur que le pare-brise ne résiste pas. Mais pas d'abri possible. Pas d'amélioration aux Rondeaux . En entrant dans la bas du bois des mouilles, la grêle cesse . Mme PH s'est rapprochée. Mais je ne peux pas accélérer. Il y a une couche de feuilles et de grêlons incroyables sur la route. Difficulté supplémentaire, la glace, fondant sur le sol encore bouillant, dégage un brouillard qui ne permet pas de voir à plus de cinq mètres...
En sortant du bois, cela semble aller mieux. Mais le couloir de grêle est passé par là. Sous chaque arbre, il y a un tapis de feuilles qui sont plus glissantes que du verglas. Il en va ainsi jusqu'au Gourmandou, soit à 1 km de la maison. Nous avons eu la bordure de l'orage, l'eau et quelques grêlons , le pluviomètre en porte la trace...
J'allume la lumière du garage, il n'y a pas de traces sur les capots. Nous avons l'impression d'avoir traversé une épreuve diabolique... Dame nature reste la plus forte ! Sa force est incommensurable. J'ai appris aujourd'hui que la grêle avait commencé à Uxeau... Le ou les couloirs sont incroyablement grands et longs. Voilà donc une nouvelle calamité. Cet enchaînement d'orages de grêle, de nuit, sont presque inédits... 1995 !
Les foins sont couchés, les chardons ont résisté !