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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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7 novembre 2016

Sans doute un sanglier solitaire

Une nouvelle fois, j’ai découvert des dégâts de sanglier… C’était ce matin, en allant à la chaume. Le long du chemin, il avait suivi l’accotement. Là, ce n’est pas grave mais dans les prés et pire, dans les cultures cela peut prendre des proportions énormes. Mon frère a dû ressemer ses céréales, 40 gaillards se sont empiffrés ! Cela a un coût et de plus, on nous prend pour des imbéciles en nous demandant de mettre des clôtures électriques.  Comme si on n’avait que cela à faire !!!! Bon, j’ai fait un tour rapide, il n’est pas passé dans mes champs. Car cela ressemble à un solitaire, dérangé hier par les chasseurs qui a passé la nuit dans le bois avant de retrouver ses pénates habituels. Ils ne restent jamais dans le bois.

dégats-chemin

Je garde un très très mauvais souvenir de leur dernier passage. Le 13 juillet 2015, j’arrive dans la terre du bois, semée en blé, pour moissonner. La météo annonce des orages, donc je veux terminer la moisson. A la moitié du premier tour, je découvre la catastrophe. J’étais passé 3 semaines avant et il n’y avait aucun problème. Oui, mais avec la canicule, rappelez-vous, une harde avait trouvé la parcelle idéale. A l’ombre des arbres pour les moments de chaleur et dans le reste pour se nourrir de grains mûrs. C’est très reconnaissable car ils couchent en rond les tiges et mangent le bout. Sur 3 hectares, un tiers était dévasté. J’essaye de joindre la fédération de chasseurs mais un lundi 13 juillet, pont oblige, aucun numéro ne répond. Je moissonne de dépit craignant plus de dégâts et les orages qui finalement en passeront pas. Quand j’ai téléphoné le mercredi, je me suis fait envoyé sur les pelotes de façon très méchante. « Vous auriez dû attendre pour moissonner qu’on missionne un expert. De toute façon, vous devez déclarer les dégâts 15 jours avant… » Le ton est agressif et rien n’y fait. Pourtant, il est beaucoup plus facile de mesurer une fois la moisson levée que sur pied ! Je reste calme mais je n’en pense pas moins. Les paysans sont des serfs qui doivent supporter tous les petits caprices des autres utilisateurs de la nature. J’ai perdu un hectare de récolte pour les beaux yeux des chasseurs dont certains sont si acharnés qu’on les rencontre, le soir, avec des seaux quelques jours avant l’ouverture. Je n’en dis pas plus, certains comprendront et partageront mon amertume ! Difficile cohabitation sur les territoires. De plus, il faudra expliquer aux sangliers qu’ils doivent se manifester assez tôt, eu égard aux règlements administratifs. Donc, ce matin, j’ai un peu stressé en faisant le tour de plaine imposé par cela.

degats-ligne

Je précise à certains qui m'ont déjà expliqué qu'ils pourraient venir les chasser chez moi, que les sangliers ne restent jamais.Ils ne font que passer. Sinon, je saurais m'en occuper. Donc inutile de m'expliquer le contraire. Je sais que tous les autres gibiers attisent les convoitises mais c'est réserve !

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Commentaires
L
Déjà, si les chasseurs ne les nourrissaient pas, ils se reproduiraient moins. Eux disent que c'est pour les éloigner des cultures... Mon œil ! c'est plutôt pour en avoir plus à chasser...
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B
meme chose en haute loire.un vrai fleau.
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M
Les ours et les loups étaient bien chez nous tant qu’il n’y avait pas d’autoroutes ni de champs cultivés. Leur territoire se rétrécit et je trouve que c’est une erreur de les réintroduire. Je ne savais pas que les sangliers pouvaient faire autant de dégâts. Il me semble que les grues aussi lorsqu’elles s’abattent sur un champ
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O
Tant qu'il y aura des sangliers, ils iront se nourrir dans les cultures. Tout comme les loups où les ours ré-introduits dans les montagnes iront boulotter les moutons. Même s'il y a de la nourriture dans les bois. La présence de l'homme modifie les comportement des animaux sauvages qui font preuve d'opportunisme. Tout est une question d'équilibre. Si les paysans bénéficiaient d'un système de rémunération équitable et descente de leur travail, ils pourraient sans problème gérer un nombre raisonnable de sangliers. Comme ce n'est pas le cas, ces animaux deviennent un fléau qui s'ajoute au désespoir. Concernant les loup et les ours, je prends parti pour les bergers :-).
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F
Oui, les sangliers font des dégâts considérables et l'agrainage (-des seaux de maïs-souvent en bordure de bois donc près des parcelles) est un crime pour ces parcelles donc pour les éleveurs. Les sangliers ont grandement de quoi se nourrir en forêt...<br /> <br /> Les agriculteurs n'ont pas forcément le temps de s'amuser à mettre des clôtures ou réparer les dégâts parfois irréversibles, même si on leur fait l’aumône de trois francs, six sous, après moultes procédures administratives pour permettre à certains d'exercer cette forme de "loisir"! Merci aussi de ce billet!
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