De l' interview à un vrai échange..
Je ne sais par quelle alchimie, une interview conduite par une jeune journaliste du journal local a pû déboucher sur un vrai échange sur l'avenir de nos professions ?
Il n'y a pas de points communs à priori entre une ferme et un journal papier ! Pourtant, la similitude des remises en cause de chacune de ces deux professions est flagrante: D'un côté la confrontation mondiale, de l'autre la révolution numérique ! Dans les deux cas, on pourrait croire ces modèles plus que centenaires, que beaucoup croyaient immuables, brutalement mis en danger de disparition. Les tentations du repli sur soi et de la démagogie pourraient laisser penser que l'on pourrait bloquer les évolutions, comme s'il était possible d'arrêter le temps et le progrès ! Pourtant...
En commençant l'interview autour d'un café, en espérant que ce fichu brouillard tombe enfin, nous étions dans le questionnement sur le blog, le pourquoi... Chacun dans son rôle : classique ! J'ai été détecté sur twitter, puis le blog a suscité la curiosité. Un contact a été pris et j'ai vu arriver une voiture au nom du JSL !
Mais au bout d'un moment, la discussion a quitté ces rôles établis. Quel plaisir de découvrir quelqu'un qui est passionné par son métier! Quelqu'un qui ne vit pas les bouleversements qu'Internet fait subir à la presse écrite, avec une chute des ventes "papier", comme une fatalité mais comme une chance. Tout comme je suis convaincu que notre production de viande à base d'herbe a une place sur le marché mondial à condition de se démarquer, d'innover et surtout d'y croire. Le fatalisme n'a pas de prise sur notre jeunesse, enfin celle qui se bouge, et je m'en réjouis vraiment. Je crois en notre jeunesse et je pense que plus vite elle prendra le pouvoir, plus vite nous sortirons de ce que l'on nomme "crise" qui est d'abord un manque de confiance de notre pays envers lui-même !
Cet échange a peut être changé de nature lorsqu'on s'est rendu compte qu'il y des blogs que l'on lit régulièrement ! Je pense à celui de Mr Quatremer en particulier que visiblement nous lisons tous les deux. Je pense, par exemple, à ce billet de Mme Delaunay qui conduit à la même approche du problème majeur que constitue le niveau politique de notre pays (quel exemple encore aujourd'hui!). Internet n'a pas que de mauvais côtés pour peu qu'on choisisse ce qu'on y lit. Toutes les professions vivent des évolutions majeures en ce moment : Soit on reste au "c'est tout foutu", soit on écoute ceux qui y croient, qui commencent de dessiner les lignes de ce qui pourrait devenir des adaptations à un monde qui bouge, pas forcément dans le mauvais sens !
C'est cette foi en l'avenir, qui me parait manquer à notre pays. C'est un petit bout d'elle que j'ai croisé aujourd'hui. Cela fait du bien. D'autant qu'hier, j'ai aussi croisé un collègue qui, à ma grande surprise, veut venir à la prochaine assemblée générale de ma coop au cours de laquelle nous allons revenir en débat sur le film dont j'ai déjà parlé ici : "Parce qu'il vaudrait mieux que l'on se pose les bonnes questions si on veut s'adapter pour que nos fermes survivent "! Ce qui est vrai aussi pour nos journaux !!!!