Eau râge (absente), eau désespoir (de nos dirigeants)...
La sécheresse sévit avec une force très rare ! Canicule et vent permanent ont eu raison des réserves d'eau, au moins en surface !
Impossible de loin de faire la différence entre chaumes, prés... J'ai terminé les moissons le 14 juillet, un inédit sauf peut être en 2003.
Bosquets, haies tracent encore quelques lignes vertes, de plus en plus entamées par la perte de feuilles des arbres... Au sol, seuls les chardons résistent un peu...
L'élevage devient difficile voir complexe. Je nourris déjà deux troupeaux sur 4 comme en hiver. Cela double facilement le temps de travail obligatoire du matin.
Mais la pire angoisse vient de la crainte de ne plus pouvoir abreuver les troupeaux correctement. La "goulliarde" permet de le faire pour 3 troupeaux. Le débit baisse lentement, mais irréversiblement !
J'ai reçu un choc dimanche, lorsqu'au cours d'une ballade à vélo, j'ai vu que le ruisseau passant sous la route d'Issy-l'évêque, un peu l'équivalent, était à sec. Je ne pensais pas que cela soit possible... L'occasion de constater que le paysage porte les traces d'une multitude d'anciens étangs qui devaient servir de réserves d'eau, asséchés aujourd'hui, et qu'il est interdit ou très compliqué de remettre en eau pour des raisons idéologiques...
Les animaux sont mal donc l'éleveur l'est également. Ils soulèvent des nuages de poussière en se déplaçant pour venir manger les réserves de l'hiver. Les responsables de notre pays, ministre de l'agriculture en tête, ne se déplacent pas ! Nous ne les verrons , super bronzés, que dans un mois, à la télévision. Ce ne sera pas en travaillant comme nous, vacances obligent ! Et si cela grogne trop à la rentrée, pour peu que quelques pluies permettent le reverdissement des prés, il leur sera facile alors de nier la gravité de la situation !
Estimer que le pouvoir leur permet de ne pas devoir se faire dicter leur conduite par quiconque, c'est oublier et nier que la nature nous dicte en permanence sa loi ! Cette situation climatique va rapidement peser sur les marchés agricoles de la viande, laissant la place aux opportunistes. Mais on sait déjà, qu'avant le 7 septembre, date de la réunion des ministres de l'agriculture à Bruxelles, aucune mesure concrète ne sera prise. Le pas de temps de la politique est complétement déconnecté du pas de temps réel !