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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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22 novembre 2017

Sanitaire en élevage,des adaptations inévitables et nécessaires ! 2

Automne 2016 :

Cela fait deux mois qu’il faut nourrir les troupeaux. La sécheresse sévit encore, les rares pluies apportent un peu de verdure sans suffire aux besoins des animaux. Dans le pré du milieu, je remarque des retours de chaleur en nombre anormal. Un matin, en mettant le foin,  j’observe une trainée de sang à l’arrière d’une vache. Je suis extrêmement déçu, c’est une de mes bonnes vaches, de celles qui vêlent en décembre…  Par chance, j’arrive à la rentrer dans la stabulation et j’appelle  le vétérinaire pour effectuer  les prélèvements imposés en cas d’avortement.  La même chose se reproduit quelques jours plus tard avec une autre vache. Je recommence l’opération ! Je suis de plus en plus inquiet. Il se passe quelque chose d’anormal dans ce troupeau. L’herbe de ce pré étant meilleure, c’est le premier à bouger. Normal,  avec la toute petite pointe d’herbe, les vaches retrouvent une activité de reproduction. Des retours se  produisent  ensuite dans un second lot. Le troisième reste plus tranquille.

De ce fait, j’accélère les sevrages pour fouiller les vaches. Habituellement, j’ai entre 3 et 5 vaches « vides » ou décalées! Là, j’en trouve une douzaine. Je fais confirmer par les vétérinaires qui  trouvent quatre mères, très très retardée (Elles vêleront début juin ! ) et le reste vide. Je suis désemparé et je dois faire des choix de gestion. D’habitude, j’élimine ces vaches, passé le printemps, la surveillance est trop complexe. Mais là, il me faut maintenir un minimum de vêlages. Bien avant de commencer, la saison s’annonce catastrophique.

Quelques jours plus tard, les résultats des analyses, suite aux prélèvements précédents,  arrivent enfin. Rien d’anormal, tout est négatif. Je ne comprends pas. Ce n’est pas la première sécheresse que nous subissons. J’ai pour habitude de ne pas laisser les vaches peiner pour agir. J’ai donné 200 bottes de foin environ depuis début août. Je pourrais admettre d’avoir des problèmes sur une ou deux vaches de plus, pas sur plus du double de la normale. Il n’y a aucune raison à ce résultat, nous en parlons avec mon vétérinaire. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour trouver une cause, il faudrait lancer une recherche coûteuse pour analyser tout le troupeau. Nous sommes début novembre, la situation semble s’être stabilisée.  J’ai du mal à accepter cette situation, je suis résigné et très inquiet. J’en perds l’envie d’écrire ici.

Tout va s’éclairer fin novembre, début décembre. Je croise un éleveur sur le parking de la coopérative. Il est effondré et par chance il n’hésite pas à parler de ses problèmes. Les premiers résultats du vêlage de ses génisses sont catastrophiques. Les chiffres sont impressionnants. « Nous avons lancé une grande recherche par analyses. Nous attendons les résultats. Les vétérinaires pensent  à la maladie de Shmallenberg ou la FCO, ou la conjugaison des deux. Nous avons des soucis sur les jeunes vaches également mais pas ou peu sur les vieilles vaches … » J’ai compris. Je suis un des rares à avoir continué de vacciner un an après la fin de la prophylaxie FCO obligatioire en 2011. Mes vaches les plus âgées ont sans doute encore une petite protection ou atténuation contre le virus. Comme par hasard, mes problèmes se produisent sur les animaux jeunes…

Je n’avais plus entendu parler  de FCO depuis Cournon en octobre 2015, un sommet de l’élevage sans ruminants ! Normal, en hiver, il n’y a pas de moustiques, donc pas de vecteurs. Depuis, nous avons l’obligation de faire vacciner les animaux destinés à l’exportation, puisque nous sommes en périmètre éloigné. Rien pour le reste du troupeau. Au printemps 2016, les troupeaux d’ovins sont privilégiés pour être vaccinés. Il n’y a aucune communication  sur la maladie qui arrive tranquillement jusqu’à ma ferme, quand ? Rétrospectivement, j’ai découvert qu’il y avait quelques cartes  en mai puis plus rien avant septembre 2016 sur le site du GDS mais il semble n’y avoir que quelques cas, plutôt à l’ouest de mon secteur. Nous avons d’autres problèmes à régler et personne ne parle de FCO. Il est vrai que beaucoup d’entre nous n’imaginent pas les conséquences sur un troupeau. L’angoisse des blocages commerciaux et des opportunismes commerciaux qui en résultent conduisent sans doute les éleveurs à oublier les risques et à  nier inconsciemment l’existence des maladies.

20160519_zonage

De plus, l’année climatique 2016 est complexe. Avec  un printemps pluvieux, nous avons fait  une énorme récolte de foin puis une sécheresse estivale violente  a sévit !  Au regard de ce que j’ai écrit hier, on peut facilement imaginer que, s’il y a eu des avortements précoces, ils soient passés inaperçus et  qu’ensuite les retours aient été retardés, y compris chez moi.

Suite à cela, j’allais découvrir une gestion ubuesque de la FCO… « La peur n’empêche pas le danger ». Je n’aurai pas pu empêcher ce qui est arrivé, faute de vaccins disponibles, mais je vais anticiper les prochains problèmes. En remuant ciel et terre !

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